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Ruzizi : le choléra progresse vers Kiliba, plus de 730 cas déjà enregistrés

L’épidémie de choléra qui frappe la zone de santé de Ruzizi prend de l’ampleur. Partie de l’aire de santé de Runingu, notamment dans la cité de Sange, la maladie a gagné du terrain vers le sud, atteignant désormais plusieurs localités de l’agglomération de Kiliba. À ce jour, 731 cas ont été enregistrés, malgré les efforts de riposte engagés depuis plus de trois mois.

Le tout premier cas avait été détecté le 28 février 2025, rappelle Étienne Togera, superviseur dans la zone de santé de Ruzizi, dans un entretien accordé à un reporter de Afia Plus le mardi 24 juin.

« Chaque semaine, de nouveaux cas sont signalés. Malgré les interventions, la maladie continue de se propager », déclare-t-il.

Une riposte sous pression

Avec l’appui de Médecins Sans Frontières (MSF) Hollande, plusieurs actions ont été mises en place : prise en charge médicale gratuite, désinfection des zones contaminées, distribution d’eau traitée et sensibilisation de proximité assurée par des volontaires communautaires.

Mais ces efforts peinent à contenir la propagation, en particulier dans l’axe sud de Ruzizi, où les structures sanitaires sont peu équipées et la surveillance épidémiologique insuffisante.

« Le partenaire qui soutenait cette zone s’est retiré. Aujourd’hui, les équipes manquent de tout : médicaments, logistique, personnel », alerte Togera.

 Le manque d’eau potable aggrave la situation

Dans les quartiers touchés à Kiliba, comme Kabunambo, Nyamarunda ou Katogota, les conditions d’hygiène sont dégradées. Certains habitants se retrouvent sans accès à l’eau potable, tandis que d’autres parcourent plusieurs kilomètres pour atteindre un centre de santé.

« Ici, on fait bouillir de l’eau quand on peut, mais souvent il n’y en a pas. Plusieurs enfants ont déjà été malades », témoigne une mère de famille à Kiliba-centre.

Les centres de santé locaux, déjà débordés, peinent à faire face à l’afflux de malades. Dans certaines zones, les patients sont pris en charge tardivement, augmentant le risque de complications graves ou de décès.

 Appel à la vigilance et à l’action communautaire

Les autorités sanitaires rappellent les gestes essentiels pour prévenir le choléra :

  • Se laver fréquemment les mains à l’eau propre et au savon;
  • Ne boire que de l’eau traitée ou bouillie;
  • Conserver les aliments dans des conditions hygiéniques;
  • Se rendre rapidement au centre de santé en cas de symptômes (diarrhée aiguë, vomissements).                        « La population doit se mobiliser. Sans une vigilance collective, cette épidémie risque de durer », insiste Étienne Togera.

Le choléra est une maladie dangereuse mais évitable. Une prise en charge précoce permet d’éviter les pertes en vies humaines.

Par la Rédaction

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