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Entre maladie, stigmatisation et abandon : les orphelins du SIDA en détresse au Kivu

Le 7 mai est consacré à la Journée mondiale des enfants orphelins du SIDA. Une journée de sensibilisation, mais aussi de rappel : au Kivu, ils sont nombreux à vivre les conséquences d’un virus qu’ils n’ont ni choisi, ni compris. Certains sont nés avec le VIH. D’autres sont séronégatifs. Mais tous ont un point commun : ils ont perdu leurs parents à cause du SIDA et avec eux, presque tout.

Ils vivent souvent seuls ou dans des familles d’accueil qui les tolèrent plus qu’elles ne les aiment. Ils survivent dans des conditions précaires, parfois sans soins, sans école, sans protection. Et le pire, c’est le regard des autres.

« Ce sont des enfants qu’on traite comme des malades, même quand ils ne le sont pas », témoigne une travailleuse sociale à Bukavu. « Ils grandissent dans la peur, la honte, et sans jamais entendre qu’ils ont le droit d’être aimés. »Pour les enfants vivant avec le VIH, la situation est encore plus grave. Le suivi médical est devenu chaotique. Les traitements antirétroviraux sont difficiles à obtenir régulièrement. L’alimentation adaptée, souvent indispensable, est hors de portée. Et les soutiens d’hier ne sont plus là.

« Avant, il y avait un peu d’aide. Des ONG passaient avec du riz, du savon, des vêtements. Le PNMLS coordonnait des actions. Aujourd’hui, tout est bloqué », explique un agent dans une organisation sociale

Bienvenu Rwizibuka, du Programme national multisectoriel de lutte contre le sida (PNMLS), confirme : « Nous ne pouvons plus intervenir comme avant. L’insécurité, la crise économique, les déplacements, les banques fermées…. Avant, il y avait un peu d’aide. Des ONG apportaient une assistance directe à cette couche de la population. Aujourd’hui, ces interventions sont handicapées par la fermeture des agences des bailleurs des fonds, par une faible priorisation des activités de lutte contre le VIH/Sida et le contexte actuel du pays, Face à la précarité de vie de ces enfants nous intervenons dans la limite de nos moyens. C’est ici l’occasion d éveiller la conscience de toutes les parties prenantes et à tous les niveaux pour que plus d’attention soit accordé à la riposte au VIH. Car au final la victoire contre cette épidémie ne sera que la résultante des efforts de nous tous »

En cette Journée mondiale des orphelins du SIDA, le Kivu nous rappelle que derrière chaque chiffre, chaque sigle, chaque silence, il y a une histoire. Un prénom. Une douleur. Et surtout, un besoin urgent de compassion et de responsabilité collective.

Rédaction

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