
Ils sont près de 170 000 Congolais à vivre aujourd’hui dans les camps de réfugiés au Burundi. Fuyant les violences qui secouent l’Est de la RDC, ils espéraient trouver un peu de paix. Mais pour certains, les blessures ne sont pas visibles sur le corps. Elles sont dans la tête, silencieuses, profondes.
Parmi ces réfugiés, environ 60 personnes souffrent de troubles mentaux. C’est ce qu’a révélé une récente mission humanitaire menée par une délégation de députés médecins congolais, en visite dans les camps récemment . Ces malades mentaux, souvent oubliés, vivent dans des conditions très difficiles. Il n’y a presque pas de structures pour les accueillir, ni de personnel formé pour les suivre.
Pour le professeur Léon Kabamba, qui dirige la mission, « ces troubles mentaux sont une alerte qu’on ne peut plus ignorer. Il est urgent de mettre en place un dispositif de prise en charge psychologique pour prévenir l’aggravation de ces cas et limiter les risques de désintégration sociale dans les camps. »
Les réfugiés font également face à d’autres maladies comme le paludisme, la rougeole ou encore la malnutrition. Mais la santé mentale reste la grande oubliée. Pourtant, sans elle, il est difficile de se reconstruire, surtout quand on vit loin de chez soi, dans la peur, l’incertitude, et la promiscuité.
Dans certains camps, on compte une seule latrine pour 1 000 personnes. Il n’y a pas assez de médecins, encore moins de psychologues. Et pourtant, le besoin est réel. « Il est temps de regarder aussi la souffrance invisible », a plaidé le professeur Léon Kabamba, chef de la mission.
Pour ces réfugiés, un simple suivi, une écoute ou un traitement adapté pourrait faire une grande différence. Mais pour l’instant, ils restent seuls face à leur douleur mentale.
Rédaction