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Sud-Kivu : la nature s’effondre sous nos yeux, entre déforestation, pollution et insécurité

 

Dans la province du Sud-Kivu, la nature s’éteint lentement, mais sûrement. Et les signes sont partout. Les collines verdoyantes de Bukavu, Kalehe ou Kabare perdent chaque jour un peu plus de leur couverture végétale. Des arbres abattus sans ménagement, des forêts entières détruites, des terres qui deviennent stériles… La déforestation n’est plus un concept lointain. Elle est ici, bien réelle, dans les quartiers, dans les villages ,led parcs et forêts communautaires

Pour Daniel Murhula, expert en environnement, il n’y a plus de doute : « Si nous continuons à couper les arbres au rythme actuel, ce n’est pas seulement la nature que nous perdons, c’est aussi notre santé, notre sécurité, notre avenir », alerte-t-il dans un entretien accordé à AFIAPLUS.INFO en marge de la commémoration de la journée mondiale de lac protection de l’environnement.

Daniel Murhula précise que la destruction des forêts pousse la faune sauvage à se rapprocher des habitations, augmentant les risques de transmission de maladies comme le paludisme ou, pire, des zoonoses telles qu’Ebola.

Alors que  ce 5 juin, le monde célèbre la Journée mondiale de l’environnement ici, au Sud-Kivu, la nature n’a pas besoin d’une date pour rappeler qu’elle est en danger. Il suffit d’ouvrir les yeux : l’air devient irrespirable, les rivières charrient des déchets, les berges du lac Kivu sont noyées dans le plastique et les eaux usées. Ce lac, jadis source de vie, se transforme en un réservoir de maladies regrette l’expert en environnement Daniel Murhula .
Tout en saluant l’instauration des travaux communautaires par les autorités en place  chaque samedi Daniel Murhula fustige le fait que les déchets ramassés soient entassés à Elacath,non loin de la rivière Ruzizi à proximité des habitations, des routes ou encore de la rivière Ruzizi.

Une situation  qui menace la santé des habitants car ces derniers  s’accumulent, se décomposent, attirent des moustiques et provoquent des maladies telles que le paludisme et des maladies hydriques

Daniel Murhula insiste  « Il ne suffit pas de ramasser les déchets, encore faut-il savoir où et comment les gérer. Sinon, c’est un faux-semblant de propreté qui prépare une catastrophe. »
Face à l’urgence, certains résistent. Des jeunes, des associations locales, des collectifs communautaires reboisent, nettoient, sensibilisent. Ces efforts sont louables, mais isolés. Ils ne suffiront pas sans un réel engagement des autorités, sans une politique publique forte, et surtout sans une éducation environnementale dès le bas âge conclut l’expert en environnement

Rédaction.

 

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