Le 12 mai de chaque année , la planète rend hommage à ces hommes et femmes souvent invisibles mais indispensables : les infirmiers. Une journée pour reconnaître leur travail, leur engagement, leurs sacrifices. Mais aussi, dans des régions comme le Sud-Kivu, pour tirer la sonnette d’alarme.
Dans certains hôpitaux de Bukavu, dans les centres de santé des hauts plateaux de Kalehe ou les structures rurales de Fizi, l’infirmier est souvent le seul professionnel de santé présent en permanence. Il soigne, conseille, rassure, accouche, vaccine. Il est là de jour comme de nuit, dans des conditions parfois extrêmes, avec très peu de moyens.
Et pourtant, derrière cette vocation se cache une réalité douloureuse , la majorité des infirmiers du Sud-Kivu perçoivent un salaire dérisoire, insuffisant pour subvenir à leurs besoins. Certains ne sont tout simplement pas payés par l’État. D’autres sont sur les listings officiels mais n’ont jamais vu la couleur d’un salaire, mois après mois. Le mot « leasing », devenu courant dans les discussions des professionnels de santé, désigne une situation cruelle : être inscrit, reconnu, mais oublié au moment du paiement.
« C’est une double souffrance, confie un infirmier rencontré à Katana. D’un côté on donne tout, parfois on ne rentre pas chez soi pendant des jours. De l’autre, on vit dans la précarité, avec l’incertitude comme compagne. » Et pourtant, malgré les frustrations, malgré la fatigue, ils tiennent. Ils tiennent pour leurs patients, pour les communautés, pour la vie.
Cette journée n’est pas seulement une occasion de dire merci. Elle doit être un cri : il est temps que les infirmiers du Sud-Kivu soient reconnus à leur juste valeur. Il est temps que leur dignité soit restaurée, que leur statut soit sécurisé, que leurs sacrifices ne soient plus ignorés.
Rédaction
Bonne journée à tous les personnels infirmier